Le poste clé du secteur retail bientôt remplacé par l’intelligence artificielle
L’essor fulgurant de l’intelligence artificielle (IA) oblige les grandes entreprises, en particulier dans le secteur du commerce de détail, à repenser leurs structures de gouvernance technologique. Un poste fait actuellement débat : celui de Chief AI Officer (CAIO), ou directeur de l’IA. Alors que de nombreux groupes s’empressent de nommer cette nouvelle figure clé, certains experts s’interrogent sur la pérennité d’un tel rôle.
Un poste en pleine émergence
Face à la multiplication des cas d’usage de l’IA, de la gestion des stocks à la personnalisation de l’expérience client, la demande pour des profils capables de piloter la transformation s’accélère. Le Chief AI Officer s’impose progressivement comme le chef d’orchestre des initiatives liées à l’intelligence artificielle au sein des organisations.
Ce poste, situé au carrefour de la technologie, des données et de la stratégie d’entreprise, vise à garantir l’intégration harmonieuse de l’IA dans tous les processus métier. Il s’agit notamment de coordonner les équipes, de fixer des priorités et de veiller au respect des normes éthiques et réglementaires.
Un rôle en mutation
Cependant, plusieurs voix s’élèvent pour rappeler que le poste de Chief AI Officer pourrait n’être qu’une étape transitoire. À titre de comparaison, le début du XXe siècle a vu apparaître des Chief Electricity Officers chargés d’introduire l’électricité dans les entreprises. Ce rôle, essentiel à l’époque, a disparu au fur et à mesure que la technologie s’est imposée comme un standard intégré à tous les niveaux.
Selon certains spécialistes, l’histoire pourrait se répéter avec l’IA. À mesure que l’intelligence artificielle s’imprègne dans chaque fonction, la responsabilité de son déploiement pourrait naturellement être distribuée entre les différents départements, rendant le poste de CAIO obsolète d’ici quelques années.
Un passage obligé pour réussir la transformation
Pourtant, ignorer ce rôle à l’heure actuelle comporte des risques. L’absence d’une gouvernance centralisée de l’IA peut freiner l’innovation et la capacité d’une entreprise à structurer ses projets. Sans un leadership dédié, la transformation numérique risque de manquer de cohérence, voire de rester lettre morte.
« Le Chief AI Officer joue un rôle de catalyseur, assurant la montée en compétence des équipes et la synchronisation des initiatives à l’échelle du groupe », souligne un analyste du secteur. Dans un contexte où les enjeux éthiques et réglementaires se complexifient, disposer d’un interlocuteur unique apparaît comme une nécessité.
Perspectives pour les années à venir
La fonction de CAIO est amenée à évoluer rapidement. Plusieurs scénarios se dessinent : dans certains cas, le rôle pourrait être absorbé par des directions déjà existantes, comme la direction technique ou celle des données (Chief Data Officer). Dans d’autres, il pourrait s’élargir pour englober des enjeux plus vastes, tels que l’automatisation ou la robotique.
Une certitude demeure : la capacité des entreprises à s’adapter aux mutations technologiques dépendra de leur agilité organisationnelle. Dans ce mouvement, le Chief AI Officer pourrait bien n’être qu’un acteur de passage, mais un passage nécessaire pour accompagner la transition vers une intégration totale de l’intelligence artificielle.
